A l'assaut de l'ultra

Marathon de La Rochelle 2012

Voici quelques années que j’ai décidé de me mettre sérieusement au sport et plus précisément à la course à pied.

J’ai rapidement fait le choix de courir en nature et de ma lancer certains défis de trails assez longs en montagne.

En avril de cette année (2012), j’ai fait un petit écart en participant à un 100kms sur route.

Mais jamais de marathon, qui reste la référence, le Graal de tout coureur qui se respecte. On m’a souvent demandé combien je valais sur cette distance, voire sur semi -marathon ou même dix kilomètres. Et j’avoue que je n’ai jamais préparé ce type de course.

Donc pour avoir une référence sur route je décide de terminer mon année 2012 par le Marathon de La Rochelle.

Ça tombe bien puisque nous sommes une vingtaine de mon club des Aigles de Pau à tenter l’aventure.

En premier lieu, la question a été de savoir comment on prépare ce genre d’épreuve. La réponse m’a été donnée par Jean Florence notre président qui nous a fourni un plan sur douze semaines. Ensuite il fallut faire le choix d’un objectif chronométrique : pour ma part ce sera trois heures ou plus précisément 2h59’59’’…

Après un été sans objectif, la Montée de l’Aubisque tranquille, je commence le plan début septembre assez frais…. Heureusement :

Semaine 1 : lundi 1h d’allure marathon – Mercredi 15*300 – vendredi 55’ – samedi 10*800 – dimanche 7*15’- etc. … c’est parti !

Ce plan me correspond bien, je n’ai jamais travaillé de la sorte donc je sens que malgré la fatigue je progresse. La première échéance est le Tour du Béarn : je passe la première étape assez à l’aise ce qui confirme mes ressentis. J’explose par contre le second jour ce qui me prouve que je manque encore d’endurance.

Donc au boulot !!

L’échéance approche à grand pas sans trop d’embuches,  aucune blessure  ne se profile mise à part une douleur sous les pieds qui perturbe un peu  ma fin de préparation… mais au moins j’arriverais frais sur la ligne.

Un mail de Fabrice, chef de projet et d’intendance du club,  confirme le départ de Pau samedi matin à 9heures. Un convoi de trois véhicules quitte Pau direction Bordeaux, par la nationale pour réduire le cout du projet.  Personnellement ça ne m’a pas trop gêné mais je crois que les chauffeurs ont craint de se faire découper par les innombrables camions présents sur la route en travaux.

 L’arrivée à l’hôtel se fait sans encombre. Nous partons retirer notre dossard et là je réalise que je suis dans un sas assez loin du départ. Je paye le fait de n’avoir aucune référence sur route. Mais je tombe sur un bénévole compréhensif à qui je donne mes références sur le long. Il accepte de me surclasser dans le sas derrière les moins de trois heures.

Après un petit footing pour délier les jambes, un peu de repos dans la chambre, direction le restau italien pour un repas pâtes !!

On partage un bon moment puis direction la chambre pour une bonne nuit réparatrice après une bonne semaine de boulot.

La nuit a été bonne,  sans trop d’insomnie, et après un bon petit déjeuner, une petite sieste, direction le hall pour  partir s’échauffer.    

Jusqu’à ce moment, j’ai eu du mal à me mettre dans la course, restant bizarrement  zen, voire peu concerné par l’enjeu. Je trouve ça assez positif d’arriver à gérer le stress d’avant course mais là, à une demi-heure  du départ, va falloir se réveiller un peu !! C’est chose faite dès que nous commençons l’échauffement, l’envie monte peu à peu et je me sens dans un état combatif.

C’est parti pour au moins trois heures de course !

Je me mets rapidement dans le rythme des trois heures sans que cette allure ne me fasse souffrir. Les premiers kilomètres s’enchainent avec aisance. J’essaie de trouver un lièvre pour me permettre de ne pas me fixer sur la montre. C’est chose faite au bout de trois kilomètres : je tombe sur un gars assez mur, au physique de marathonien, qui maintient bien son allure. Je trouve  qu’il souffle un peu mais s’il peut m’aider jusqu’au semi c’est déjà bien.  C’est à peu près ce qu’il s’est passé : j’ai passé le premier semi en fumant la pipe en 1h28. D’après les panneaux je suis en 2h57 ce qui est pas mal mais il faut que je maintienne mon allure. Les kilomètres jusqu’au trentième passent vite, mais je redoute le mur du trentième…30 rien,… 31 rien,…32 toujours rien !! Le mur sera pour une autre fois ! Ouf !

Par contre autour de moi ça commence à s’affoler un peu. Eh oui les jambes commencent quand même à s’alourdir et il va falloir que je force un peu si je veux maintenir mon allure. Depuis quelques kilomètres Yves me fait le train mais je sens qu’il lui sera difficile d’accélérer alors je prends ma course en main et à partir de ce moment- là je ne me préoccupe plus de personne ! Du 33ème  au 36ème   je me mets en mode guerrier ! Tout à coup j’entends un troupeau qui se rapproche, c’est le groupe des trois heures qui était derrière moi et qui, d’après le meneur d’allure, est en 2h59. Je m’accroche un kilomètre mais là dès que je veux tenter d’accélérer deux épées me rentrent dans les cuisses, deux autres dans les mollets !! Je suis au bord des crampes et je sais que si elles arrivent je peux perdre beaucoup de temps.  Je commence à doubler des concurrents qui ne peuvent plus courir. Je décide alors de terminer en courant coute que coute.

 Les trois derniers kilomètres sont interminables, je m’accroche mais ça devient douloureux !!j’essaie de changer ma foulée pour retarder ses crampes qui ne me lâchent pas. Sous l’arche du dernier kilomètre, je force comme je peux, la foule crie ce qui me porte pour finir. Je passe la ligne en 3h01’21’’, très heureux d’avoir tenu.

Je rends ma puce, récupère ma bourriche d’huitres, mon coupe vent, et je m’écroule par terre pour tenter de récupérer un peu. Une épaule me fait horriblement souffrir, mes jambes sont fusillées. Je décide de passer par la case massage ce qui me fait beaucoup de bien.

Je rentre ensuite à l’hôtel pour une douche réparatrice qui me fait le plus grand bien. Puis une petite bière pour fêter tout ça !

Le bilan de cette expérience est très positif, l’organisation au top, je remercie tous les bénévoles, musiciens, spectateurs qui nous ont accompagné tout le long du parcours.

Maintenant, deux semaines de repos bien méritées avant de préparer mon prochain objectif, le trail de Gruissan, 1ère manche du Trail Tour National long…. A suivre !

 

 



02/12/2012
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